jeudi 8 décembre 2011

La Rochelle : contrat rempli !

Dimanche 27 novembre, dernière course de la saison pour moi, direction la Charente Maritime pour courir le marathon de La Rochelle avec Julien. Mais tout à commencé 3 ans avant...

30 novembre 2008, je me prépare dans la voiture de Julien. Je vais courir mon deuxième marathon, à La Rochelle. Julien m'accompagne, et découvre l'ambiance, les coureurs... Mon marathon se passe bien, très bien même, record de l'époque battu, et je passe sous les 4H ! Et pour Julien, la mouche l'a piqué... Pour passer dignement le cap des 30 ans, il s'alignera sur le marathon de La Rochelle 2011 ! Le rendez-vous est donc pris, je l'accompagnerais. Alex, revenu des US, en profitera pour essayer de passer sous les 3H30 !
Et c'est comme ça qu'on se retrouve en sac poubelle...
On ne peut pas dire qu'il fasse vraiment beau en ce weekend sur La Rochelle. Samedi, nous profitons de la matinée pour aller nous dégourdir les jambes (3,75Km, 21'20") autours de Saintes. Durant l'après midi, nous faisons l'aller-retour dans un épais brouillard pour récupérer les dossards. Dans la voiture, les bavardages vont bon train, les objectifs, les tenues, tout est passé en revu ! Pour les objectifs, c'est assez simple : Alex vise moins de 3H30, et il me semble bien entraîné pour. Pour Julien et moi, c'est avant tout de finir dans de bonnes conditions. Après avoir un temps hésité à viser les 4H, on décide de plutôt partir sur du 4H15. Mais ça, c'était avant, avant que dans la discussion, je ne dise avoir fini mon premier marathon en 4H12 et quelques secondes. Et voilà donc l'objectif revue et corrigé, avec en ligne de mire 4H10 ! Au niveau des tenues, pas de pluie de prévu, et une température fraîche mais pas trop. La sortie du matin a en plus permis d'affiner les choix. Pour ma part, ce sera chaussettes de compression, t-shirt "compression", manchettes et mon beau t-shirt de Millau, pour me faire remarquer... :)

Alex, Julien, et moi, à quelques minutes du départ
Nous rejoignons le départ environ 30 minutes avant le début de la course. Nous prenons une rue transversale pour l'échauffement et c'est parti pour une vingtaine de minutes de footing à petite allure. Nous prenons ensuite place dans nos sas. Alex part devant, tandis que nous restons gentillement derrière. Le départ des handisports est donné à 8H50, et le notre... à 8H55 ! C'est parti pour 42 kilomètres 195 !

Départ au Semi : 2H04min27
C'est partiiiiii ! Il y a un peu de monde, et on se dirige en marchant vers l'arche de départ. Je répète à Julien qu'il ne faut pas s'enflammer, qu'il ne faut pas partir trop vite... Je ressors tout ce que je connais, il faut dire que mine de rien, j'ai la pression ! Pas le droit de flancher, aujourd'hui, je ne cours pas pour moi ! On veux se caler sur du 5'45 au kilo, et marcher aux ravitaillements le temps de se ravitailler. Le départ est plus lent que prévu, la faute au monde, on marchera même dans le premier virage. Mon oncle nous a accompagné ce matin, nous le croisons au bout de quelques kilomètres. Premier visage connu, le reste de la troupe devant nous rejoindre à peut près au moment de passer le semi. Tout se passe bien, même si le temps se dégrade encore un peu. La bruine fait son apparition, mais elle n'est pas réellement gênante pour nous. Les kilomètres s'enchaînent, et on commence à entrer petit à petit dans le rythme. Effectivement, nous sommes partis plus lentement que prévu : 32 minutes 28 pour les 5 premiers kilomètres. Ça ne m'inquiète pas, je sais que le temps perdu en début de course peut être compensé par la régularité, et je préfère grandement ça que partir trop vite. J'explique tout ça à Julien, pour ne pas qu'il se prenne la tête avec le chrono. Au bout d'environ une heure de course, la bruine s'arrête et le temps se découvre petit à petit. On est bien dans le rythme, les ravitaillements s’enchaînent bien, on réussit à ne pas se perdre de vue, ouf ! Il y a quelques faux plats sur le parcours, j'essaye de les "noter" pour le deuxième tour. Julien semble bien, il discute, et semble de ne pas forcer, c'est bon signe ! L'ambiance est bonne, il y a pas mal de spectateurs, et j'ai même droit à quelques spéciales dédicaces avec mon t-shirt de Millau ! Il y a quelques coureurs déguisés, il y a même une personne  sur des échasses qui nous a doublé dans les tout premiers kilomètres...
Le semi se rapproche, et avec lui le passage sur le port, et dans la vieille ville. Nous nous rapprochons de l'arrivée, et on commence à entendre très nettement le speaker qui s'existe dans le micro ! Mais il y a de quoi, le premier est en passe de battre le record de l'épreuve ! On comprend qu'il risque de nous doubler avant qu'on entame la deuxième boucle, ce qui ne plait pas trop à Julien. Le speaker continue de crier, et bientôt, juste après le ravitaillent du 20ème, les premières motos nous dépassent ! Puis c'est J. Komen qui nous double. Je trouve ça super impressionnant de le voir en plein effort. Les coureurs se poussent, et se joignent aux spectateurs pour l'encourager, il y a vraiment une grosse ambiance sur son passage. Il battra le record de l'épreuve, qui datait de la précédente édition, en 2H07'12"... Énorme...

Semi à l'arrivée : 2H05min50
Mais revenons à notre course à nous ! Le semi est passé en 2H04, pile dans les temps. Julien résiste bien, les jambes sont encore là, le souffle aussi ! Nous recroisons mon oncle, mais pas le reste des supporters. Ils avaient prévu d'arriver à ce moment, mais avec un petit de 2 ans, c'est parfois un peu compliqué ! Je ne sais pas trop si ça a perturbé Julien, dans le doute, j'essaye de le "rassurer", et lui dit qu'on ne tardera pas à les voir... On reprend notre route, le rythme est assez régulier, je suis content ! J'essaie de lui parler, les donner des petits conseils, pour bien gérer les faux plats montants, essayer de s'économiser dans les descentes... Je pense que je dois commencer à me répéter, mais bon... On maintient bien le rythme, autour de 5'50" au kilo, en gérant les ravitos comme prévu en début de course. Mais petit à petit, je sens que Julien commence à baisser de rythme, il parle un peu moins, et les faux plats se font plus sentir. On décide de maintenir le rythme quand même, et de gérer ça comme ça vient. Ca commence à être dur vers le 30ème (2H57min49sec). C'est marrant d'être du coté du gars qui accompagne, qui rassure et qui encourage. J'ai des images de Millau qui me remontent en tête à ce moment là de la course. Je demande à Julien comment il se sent, ça commence à être dur. Je passe en mode encouragement, lui dit que c'est normal, qu'il a bien tenu le coup jusque là, qu'il peut réussir, et qu'on est encore pile dans l'objectif. Qu'on ne va pas tarder à avoir des encouragements personnalisés, et c'est autour du 31ème kilomètre que cela se produit ! Quel plaisir de voir tout le monde sur le bord de la route !

Y'a pas à dire, mais ça reboost ! On repart plus léger pour quelques minutes, ça fait du bien. Maintenant qu'on les a vus une fois, on sait qu'ils sont là, et on est impatient de les revoir. C'est de plus en plus dur pour Julien, mais il s'accroche ! On passe les 32, plus que 10 ! Dans un faux plat descendant autour du 34ème, on entend nos supporters avant de les voir, ça donne la banane !

Après les avoir dépassés, Cécilia nous rejoint en courant, elle veux savoir si tout va bien. Après ce sprint, je pense que je vais pouvoir l'embaucher pour un prochain marathon ! En attendant, il faut finir celui-ci ! On passe le 35ème en 3H26min58sec, toujours sur des bases de 4H10. J'encourage Julien, je tente de positiver au maximum, le félicite, lui dit que c'est possible, qu'on doit juste continuer comme ça. Mais c'est dur, c'est dur ! Surtout que la partie qui arrive m'avait semblé très longue lors de ma première participation. Nous avons à ce moment là une grosse pensée pour Alex, en espérant qu'il est proche de l'arrivée pour pouvoir boucler ce marathon sous les 3H30. Nous doublons pas mal de gens, et le rythme ne faiblit pas. On encourage de temps en temps quelques coureurs en galère, et on remercie les quelques spectateurs sur cette portion. Je me dit que si Julien est encore capable d'encourager les autres, c'est qu'il n'est pas au bord de l'explosion.
Je compte les kilomètres. Julien a eu du mal à repartir lors de notre marche du ravito au 35ème kilomètre, il me propose de ne pas s'arrêter au 40ème. Je le laisse gérer, car, comme nous n'avons sauté aucun ravito depuis le début, celui du 40ème n'est vraiment pas primordial. Puis, il change d'avis, les crampes ne sont pas loin, ça lui fera du bien de marcher un peu. Je l'encourage, en lui disant que même dans ces conditions, le 4H10 nous tend les bras. Je le laisse marcher au milieu de la chaussée et me transforme en porteur. Je lui amène de l'eau et du pain d'épices (on tourne tous les deux à ça depuis le début). Une fois tout avalé, je l'encourage, et on recommence à courir. Il y a de plus en plus de monde, je me lâche complètement et réclame des encouragements à chaque fois que les spectateurs sont trop calmes à mon goût ! :) La rue est très étroite, on se croirait sur le tour de France, c'est vraiment excellent ! L'arrivée approche, je le tire littéralement et me casse la voix à l'encourager. Nos supporters sont sur la droite et hurle, Alex est avec eux et donne de la voix ! Julien ne les voit même pas et moi, je continue à hurler, tellement content qu'il ait si bien tenu ! L'arche est franchie en 4H10min17sec, objectif rempli !

Fier de mon poulain !
Nous recevons notre bourriche d’huîtres et les coupes-vent habituels, puis nous dirigeons vers la zone d'arrivée, pour attendre tout le monde. Sauf qu'on ne s'est pas donné vraiment de lieu de rendez-vous. Julien s’assoit sur un trottoir pendant que je monte la garde. C'est Alex que je vois en premier, on échange nos temps, il a lui aussi super bien réussit son marathon ! Puis nous sommes rejoints par le reste de la troupe, tout le monde a l'air content, et on reçoit leurs félicitations.



Au final, un très bon marathon, temps pas loin d'être idéal, super ambiance... J'ai trouvé ça excellent d'être du coté "accompagnateur", c'est vraiment une autre course. J'ai pris beaucoup de plaisir à accompagner Julien, à suivre son entraînement à distance, à essayer de répondre à ces questions, à l'encourager quand ça devenait dur ! Julien, tiens moi au courant pour ton prochain défi (j'annonce, un trail d'une trentaine de kilomètre), car je t'accompagnerais une nouvelle fois avec grand plaisir !