mardi 27 septembre 2011

100 bornard !


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Ce fut long, ce fut dur. Je n'ai jamais ressenti ça en course, jamais eu de passage à vide comme ce que j'ai vécu samedi, mais jamais non plus de retour de forme comme ça. J'ai réussit, en prenant un peu plus de temps que prévu, mais là n'est pas le principal. Je suis 100 bornard !

Vendredi 23 septembre :
C'est bien entouré que je pars vendredi matin direction Millau. Mon frère, qui sera mon suiveur vélo, ma mère et Solen, qui seront mes supportrices attitrées, même si elles n'ont pas lésiné sur les encouragements pour les autres coureurs. Nous partons donc tous les 4, je passe rapidement sur le trajet "quasi sans encombres", et nous voilà garé dans le parc de la Victoire, pour aller récupérer les deux dossards (un pour le coureur, un pour le suiveur). Il y a du monde, il fait chaud, très chaud, et la pression monte... J'essaie de ne pas penser distance, en effet, me dire que je vais me balader pendant 14H me fait moins peur que de me dire que je vais courir 100 bornes... Je retire le dossard, l'organisation est au poil, que ce soit pour le parking, les dossards, les t-shirts, ou même simplement pour répondre aux questions ! Je reçois un message d'Anne, coureuse de la RUMBA, pour m'avertir qu'ils arrivent dans le parc. Elle sera suivi par Annette, tandis que Daniel sera suivi par Philippe. Nous les attendons au stand des dossards, et discutons 5 minutes. Tout le monde a l'air en forme, mais la chaleur nous fait pas mal réfléchir... Finalement, nous nous quittons et nous allons prendre un petit verre en terrasse (il fait chaud je vous dit !!!).
Ensuite, retour à notre gite, situé à 17 km de Millau, à Saint Beauzély. Le stresse est un peu descendu, je vais pouvoir me consacrer à préparer mes affaires pour le lendemain. D'un coté l'équipement avec lequel je compte partir, d'un autre ce que je veux emporter, et enfin, tout le reste dans un sac qui sera dans la voiture, au cas où... La grosse interrogation porte sur le haut :  à manches courtes ou sans manches ? Et quoi mettre dans la sacoche du vélo ? Je me déciderais le lendemain, avant de partir, pour ce que je porterais. Pour le reste, je décide de charger la sacoche : 1 t-shirt manches longues pour le soir, un manches courtes et un sans manches ! Je pourrais me changer dans l'après midi quoi qu'il arrive comme ça. Je prends également une paire de chaussette "compression" Kalenji (je partirais avec une autre paire) mais j'ajoute aussi une paire de chaussettes basses en cas de forte chaleur, ou si simplement je ne supporte plus les hautes (je n'ai jamais couru plus de 3H15 avec...). La frontale, 3 MuleBar, ma poudre Hydrixir (répartie en deux sachets), appareil photo, brassards réfléchissants, une deuxième casquette, lunettes de soleil, les manchettes et le profil de la course, qui prendra place derrière le dossard de Toto. La sacoche est prête, on ajoute un petit sac sous la selle pour la mini trousse à pharmacie (compeed, NOK, sparadrap et strap), et mon matos est prêt ! Tout le reste (1 t-shirt manche longue, 1 coupe-vent, un corsaire notamment) prennent place dans un autre sac, et restera dans le coffre de la voiture, pour dépanner en cas d'imprévu sur un ravito.
Toujours un casse tête de préparer son sac... En tout cas pour moi !

Samedi 24 septembre : 
Peut même pas se crémer les pieds tranquillement ici...
6H30, la nuit a été bonne. J'étais plutôt crevé par le voyage, et heureusement, le stress m'a laissé tranquille. Direction le petit dèj, café et gâteau sport maison (tiré du livre Secrets d'Endurance, toutes les infos ici). Un petit bout de pain aussi. Je laisse tout le monde en plan pour aller me préparer... Nokage en règle pour les pieds et les adducteurs, le traditionnel sparadrap sur les seins, cuissard, chaussettes hautes (ça comprime pas des masses mais ça maintient), t-shirt marathon de Paris, lentilles, casquettes, GPS et montre chrono... Plus qu'à mettre tout ça dans les chaussures et ce sera parti pour cette course !
A 30 minutes du départ, la pression monte !
On arrive à se garer pas trop loin du départ. Toto prépare le vélo, moi, je troque mon manches courtes pour un sans manche, change la configuration d'affichage de mon GPS (je remplace le chrono par la fréquence cardiaque, car, l'autonomie de mon GPS étant limitée, je cours de toute façon avec un deuxième chrono). On discute un peu avec un coureur venu lui aussi des Yvelines, et finalement, la petite troupe rejoint le parc de la Victoire, pour le départ cette fois-ci ! Le départ est donné en deux temps, voir trois si on compte les vélos ! En effet, les suiveurs doivent rejoindre Aguessac, située au kilomètre 6. Des zones sont mises en place en fonction du numéro de dossard (4 zones, impaires coté gauche, paires cotés droit). Photos avec Thomas pour immortaliser le moment, puis il part rejoindre sa zone.
Je dois ensuite remonter l'allée du parc, passer sous l'arche  (à quelques mètres de l'arrivée...), puis redescendre entres les barrières, afin de prendre part au départ fictif. En effet, la tradition veut que les coureurs rejoignent la ligne de départ en cortège, derrière la fanfare ! En attendant, je papote avec mes deux spectatrices, quand arrivent Anne et Daniel. Du coup, je les attends avant descendre au plus bas. Lorsqu'ils me rejoignent, Maman et Solen partent se poster au départ, et nous nous plaçons sur la ligne. Nous sommes loin de la première vague, mais pas de souci, on va pas se stresser pour ça ! On discute, je rencontre quelques kikoureurs (facile avec Anne et son buff aux couleurs de l'association), puis le "départ" est donné. Nous marchons donc une dizaine de minutes, avant d'entendre le coup de pistolet annonçant le départ ! Plus de deux minutes après, nous franchissons la ligne...

La boucle 1 correspond au marathon, avec l'aller retour à Peyreleau en longeant le Tarn des deux cotés (rive droite puis gauche)
Le départ est donné ! Je débute mon premier cent bornes ! Le stress disparaît et laisse place à l'émotion. Je suis juste content d'être au départ, une petite revanche sur ma première moitié d'année. Avec Anne, nous sommes d'accord : maximum 6'/kilo. Sauf que je commence à la connaître, "maximum" est souvent synonyme "d'égale", je la laisse donc partir sur ce rythme. Moi, je fais le premier kilo pépère, à 7 au kilo, puis me stabilise autours de 6'30, sur un rythme tranquille. Il y a du monde, je profite d'être là, du temps clément pour le moment.
Mes supportrices donnent de la voix au départ, pour preuve, je ne suis pas le seul à les regarder !
Au semi-marathon
Les premiers kilomètres se passent bien, on ressent cette excitation dans le peloton, tout le monde est heureux d'être là. Un message de Toto me confirme qu'il est bien en place et m'attends. La route est belle, faux plats montants succèdent aux faux plats descendants... Pas de plat, même sur cette première portion, la plus plate du 100Km ! Le premier ravitaillement arrive, dans Aguessac, aux environs du 6ème kilomètre en un peu moins de 40 minutes. Je décide d'éviter la foule en ne rejoignant le ravito qu'à la moitié, manque de bol, pas d'eau ici, que de la boisson fluo que je préfère éviter. Je prends quand même madeleine et chocolat qui me font de l'oeil, et je repars doucement en mangeant. La zone A des suiveurs vélo se trouve juste à la sortie du village. Il va falloir ouvrir l'oeil et ne pas se louper ! Dès que j'aperçois Toto, je l'appelle, il me voit à son tour, tout baigne ! Je me mets au centre de la route (là où il y a moins de monde) et continu. Il me rejoint vite. Je bois direct, et continue sur mon rythme. Il faut être vigilant, il y a encore une grosse densité de coureurs et de vélos. On discute un peu, on prend surtout nos marques et on essaye de recaler le rythme travaillé à l'entrainement pour la boisson. Je crois que je ne mange pas grand chose sur cette portion, c'est là que se situera mon erreur. Je suis bien, encore frais. Je bois régulièrement, tout me semble aller pour le mieux. Je sais que mes spectatrices seront à Peyreleau, j'attends de les voir. Au ravito juste après le 20ème, je mange un peu, mais toujours pas grand chose. Rien ne me tente, le sucré ne me fait pas envie, et le salé bof... Je prends quand même une ou deux tartines de St Môret, et bois. On arrive dans Peyreleau, alors que la route devient étroite et qu'elle commence à monter, j'entends Solen et Maman sur le lacet juste au dessus ! Yes ! Je continues à courir dans cette première vraie montée (vraie montée mais courte), je suis vraiment super heureux de les voir. Plus tôt sur le parcours, j'ai "passé commande" via Toto d'une petite bouteille d'eau, pour pouvoir me mouiller le visage. Un bisou et je repars, je laisse Toto récupérer la bouteille et deux petits gâteaux au chocolat.



Toto s'occupe de la logistique, moi, je suis reparti, sourire aux lèvres !
Le rythme est toujours tranquille. Il commence par contre à faire vraiment chaud, je m'arrose de temps en temps la tête et les bras avec de l'eau, ça fait du bien. Je discute à droite à gauche avec Toto ou d'autres coureurs. Les messages arrivent régulièrement sur mon téléphone, et celui de Toto, ça fait toujours plaisir. Solen tweet régulièrement des nouvelles sur mon compte Twitter et me relaye les encouragements qu'on m'y laisse. Montées et descentes s'enchaînent maintenant, mais elles restent courtes. Je marche pour la première fois dans une montée sèche autours du 26ème, histoire de me préserver. La plupart des coureurs font de même d'ailleurs. Je passe le tiers de la course en 3H42. Et puis, petit à petit, je commence à plus me sentir aussi à l'aise. La boisson a du mal à passer et pour la nourriture, c'est encore pire. J'ai comme des points de coté, bref, la machine se dérègle. Je me sens oppressé, je décide de retiré la ceinture cardio, même si tout est encore gérable. Je continue à boire, mais je sens que quelque chose ne va pas. Malgré tout, je reste sur mon rythme tranquille du début, mais sans avoir la sensation de forcer. Je décide de m'appliquer à bien boire, et de laisser de coté momentanément le solide... Grosse erreur, même si je ne le saurais que plus tard. A partir de maintenant, la course tourne au vinaigre, et chaque kilomètre effectué m'enfonce un peu plus. Je ne parle plus (comme beaucoup de coureur d'ailleurs), je dis à Toto que je suis un peu dans le dur, il me répond qu'il a remarqué, "tu regardes beaucoup tes pieds depuis quelques kilos"... Le mur du marathon en pleine face quand on court un marathon ok, mais se le prendre quand on part pour 100 bornes, dur. On arrive bientôt au 40ème, où il y a un point d'eau. On décide avec Toto de vider un des bidons de boisson isotonique pour ne prendre que de l'eau et ainsi pouvoir alterner, car l'eau semble mieux passer. Je demande à Toto si il a eu des nouvelles de Maman et Solen, j'ai besoin de les voir. Le moral continue de dégringoler, à cela s'ajoute la nausée, un dégoût pour le liquide et le solide. J'ai hâte d'arriver au marathon, j'ai l'impression que passer cette étape me permettra de repartir sur de nouvelles bases. J'ai eu des nouvelles d'Anne et Daniel qui carburent bien, c'est le point positif. On entre dans Millau, et là, nouvelle déconvenue. Les routes sont ouvertes, beaucoup de voitures, du faux plat montant, et toujours pas de spectatrices. Je ne crois plus en rien, je ne sais plus pourquoi je cours. Je croise Anne sur le boulevard qui mène au parc, elle a 2Km et un ravito d'avance. Elle a l'air péter la forme, je lui dit que ça va moyen, c'est un euphémisme. Toto bifurque avant le ravitaillement, qui se trouve dans le gymnase. Les marathoniens s'arrêtent, les autres continues. Je sors presque aussitôt du gymnase, le ravito me donne envie de vomir. Je sors, complètement perdu. Je commence à sangloter, quand Toto me rejoins. Être comme ça à même pas la moitié de la course, je n'y crois plus, mais il arrive à me rassurer. Et oui, comme il me l'a dit à ce moment là, on sait qu'on aura des coups de moins bien, et même si celui-là arrive tôt, il faut s'accrocher et il finira par passer. Je finirais cette première boucle de 42 kilomètres en 4H53, 1521ème au temps scratch.

La deuxième boucle, l'aller retour vers Saint Affrique et le passage sous le viaduc
Ca va mal !
Je repars, je veux rejoindre Solen et Maman. C'est ça qui me fait repartir. Je marche, je trottine, les voitures me gênes, j'ai froid. Elles sont à la sorti de Millau, Toto les a prévenu que j'aurais besoin d'elles, je suis heureux quand je les aperçois, mais encore complètement perdu.
Elles essayent de me rassurer, mais je n'entends rien. Comment faire, alors que je n'ai pas parcouru la moitié de la distance ? Quitter Millau pour y revenir me paraît impossible. Un suiveur d'un autre concurrent s'approche de moi, me touche le bras, et me dit qu'il m'a vu tout à l'heure, que je dois manger et me réchauffer. Il me donne même quelques noix salés. Alors que la nausée est toujours là, je décide de l'écouter, comme je l'ai dit plus tôt à Thomas, si tout ressort, cela me permettra peut être de repartir sur de nouvelles bases... Je me change, t-shirt manches courtes et manchettes. Je m'assois, mange comme je peux. Je me réchauffe, et après 5 ou 10 minutes, on décide de repartir. Etape par étape, sans regarder le chrono. La prochaine étape justement, c'est le ravito de Creissels, juste avant la première difficulté, la montée vers le viaduc. C'est donc reparti ! Merci monsieur le suiveur anonyme, merci Solen et Maman, merci Toto. On peut pas dire que tout deviens rose, mais je sens que manger m'a fait du bien, et j'ai chaud. On repart, en marchant, en continuant de manger les noix, simplement pour avancer et voir jusqu'où ça nous mènera. La ravitaillement arrive, en haut d'une petite cote. Je reprends du salé à manger, que je fais passer avec de l'eau. 
On fini par repartir...
Une légère descente dans laquelle je cours (j'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas couru), puis nous voilà au pied de la première montée, et toujours pas à la mi-course ! Je monte, toujours dans le dur, même si je refais surface petit à petit. Je ne sais pas à combien je monte, mais j'ai l'impression de ne pas avancer... Je le dis à Thomas, qui lui positive et me dit que pas grand monde nous double. C'est pas faux comme dirais l'autre... Je passe enfin sous le viaduc, on peut dire qu'il se sera fait attendre celui-là ! Et puis, c'est maintenant la mi-course ! Enfin ! La photo officielle est dans la boîte, tandis que nous doublons Actarus (oui oui, Actarus a couru les 100 bornes !) et que la pente (en descente cette fois-ci) s'accentue. A mi-pente, on aperçoit les voitures officielles ! Michaël Boch, vainqueur l'an dernier, participant aux championnats de France de 100Km il y a 15 jours est en tête, et largement en plus ! Impressionnant comment il avale la montée... Moi, je revis petit à petit. C'est maintenant les cuisses que je commence à sentir ! Une douleur physique, connue, ça me change, ça me rassure presque. Nous arrivons au ravitaillement de St George de Luzençon (51ème). Comme on l'a décidé lors de notre "nouveau départ" avec Toto, je prends mon temps, mange et bois. Toto lui refait les pleins des bidons. On alternera d'ailleurs boisson isotonique et eau plate sur tout le reste du parcours. Je croise un coureur avec le t-shirt du semi-marathon de Bois d'Arcy, l'interpelle. Il l'a couru en prépa avec d'autres amis, pour la seconde fois, et ne m'en dit que du bien ! Ca fait plaisir ! Je lui donne rendez-vous l'année prochaine (à Bois d'Arcy, pas à Millau...) et repart du ravito. Une grosse portion nous attend avec un long faux-plat (6-7Km pour 80-90 D+) suivi de la montée de Tiergues (5km pour 200D+). Je sens vraiment les forces revenir, et surtout le moral qui repart dans les tours. J'alterne marche et course sur ce faux plat, pressé d'arriver au ravitaillement de St Rome, car mes supportrices y sont déjà. Et j'ai vraiment à coeur de leur montrer un autre visage. La page "42ème" est définitivement tournée, je suis de nouveau dans ma course. Le plaisir est de retour, je profite du soleil, de la vue, de tout. Le panneaux du 60ème kilomètre à l'entrée de St Rome me fait exulter ! J'avais vraiment hâte de finir avec la série des "50". Je ne sais pas, mais j'avais l'impression d'être scotché à la mi-course...
Serait-ce un sourire sur le visage de ce coureur ?
Maman et Solen m'attendent sur la droite, au tout début du ravito. Thomas fait le plein des bidons, et on mange. Sandwich jambon et st Moret, je reste sur du classique, mais je commence à me dire que j'aurais aimé du potage, ou un truc de ce genre. Quelques étirements, je me pose par terre deux minutes, puis on sonne le rappelle et on repart. La fameuse cote de Tiergues nous attend, je sais qu'elle sera costaude, mais c'est la dernière difficulté avant St Affrique ! Mes supportrices m'annoncent qu'elles restent là, de peur de me rater à St Affrique et au retour ici. J'aurais aimé les retrouver là-bas, mais preuve que la roue a tourné, ça ne me met pas de coup au moral, et je repars en leur donnant rendez-vous dans quelques heures...

Quelques étirements...
C'est donc reparti en courant vers St Affrique. En courant certes, mais pas pour longtemps. La cote attendue est déjà là, et je me remets à marcher, comme la grosse majorité des concurrents. Sauf une, qui nous double en courant d'une super foulée, tandis que son suiveur lui sort "Franchement, tu serais parti à 10H et pas à 12H, tu aurais pu faire quelque chose"... Info ou intox, je sais pas, mais je le remercie pas pour ce commentaire !!! En tout cas, elle, elle court, et plutôt bien... On prend des nouvelles des deux copains. Daniel est dans la montée de St Affrique, tandis qu'Anne va faire demi tour. On ne va donc pas tarder à se croiser. C'est à ce moment que Thomas me pose une question sur le moment existentielle : "est-ce que tu vois une vache là-bas ?" Je tourne la tête dans la direction qu'il me montre, et j'aperçois une vache énorme, on a l'impression qu'elle fait la taille d'un arbre ! On se marre un bon coup, en se demandant quand même comment ça se fait qu'on la voit si grosse (cherchez pas, on a pas la réponse ! :)... On continue de monter, la route fait quelques lacets maintenant, et toujours pas de Daniel... Un peu préoccupé quand même, je demande à Toto s'il a des nouvelles. Comme il me dit non, je lui demande de renvoyer un message, finalement, ils sont au ravito à Tiergues, on ne s'est pas loupé ! Je discute un peu avec des coureurs, un très bonne ambiance ici aussi, et finalement, on croise Daniel et Philippe (déguisé en lapin rose). Daniel pioche un peu, il me fait signe et continue. Je m'arrête à la hauteur de Philippe et on discute 2 minutes. Les nouvelles pour Daniel sont moyennes, il a eu des crampes dans la montée et est dans le dur... Je lui souhaite bon courage et repart, direction le ravito à 1 kilomètre de là.
Au ravitaillement, je prends comme d'hab, et là, je tombe sur un potage ! Même si j'ai déjà mangé, je prends un verre et m'assois par terre tandis que Thomas refait les pleins. Ca me fait du bien, je me sens en forme, on repart rapidement. Je trottine dans la descente, sans remonter trop de monde car la plupart trottine aussi. On croise Anne et Annette, elles sont l'air d'avoir une pêche du tonnerre. Je les rassure en disant que la machine est repartie, et les encourage pour poursuivre leur effort. On repart tous content de s'être croisé, vive l'aller-retour ! Thomas s'aperçoit que Papa a essayé d'appeler et le rappelle. J'insiste pour lui parler deux minutes, histoire de lui dire que malgré le coup de mou, tout va bien maintenant et qu'on finira, quelque soit le chrono. La descente me parait un peu longue, je m’essouffle même à un moment. Je décide de marcher 2 petites minutes, puis je reprends la course. On arrive dans Ste Affrique (très jolie ville !), après une petite hésitation sur le parcours, nous entrons dans le gymnase. 71ème kilomètre ! Je suis content d'y être. Je suis parti depuis 9H43 et suis 1774ème quand j'entre dans le ravitaillement.

Potage, st môret, mais surtout, changement d'équipement. Je troque mon t-shirt manches courtes et les manchettes contre un manche longue, change de casquette et de chaussettes, sors la frontale. Nouveau crémage des pieds, et inspection : tout va bien ! Pas la moindre trace d'ampoule ou d'échauffement... Je parle avec un concurrent assis à coté de moi, tous ses ongles ont sauté, ça a vraiment l'air douloureux... Il change lui aussi de chaussettes, chapeau d'être reparti avec les pieds abîmés comme ça... 
Petit tweet en live de Tiergues
Je retrouve Thomas à la sortie. Je trottine car le tout début, avant de sortir de la ville, n'est pas trop pentue. Puis je marche, Thomas aussi marche à coté de moi en poussant le vélo, histoire de changer (comment ça je ne vais pas assez vite ?!?!). Il fait maintenant bien noir, la frontale fonctionne bien, toujours étonnant de courir dans ces conditions. Je décide de courir malgré la montée, car j'ai l'impression d'arriver sur un passage un peu plus plat. Je me fixe des petits challenges, "allé, tu rattrapes le groupe là-bas", et j'alterne ainsi marche et course durant la plus grosse partie de la montée. J'en suis assez fier car j'ai doublé pas mal de monde, peu de concurrent courant dans cette montée. J'ai même droit aux encouragements de mon suiveur dès que je recommence à trottiner, c'est bien, ça me boost encore un peu plus, et on arrive comme ça de nouveau au ravito de Tiergues. Nouvelle pause soupe, mais rapide cette fois, car il ne fait pas chaud et je ne veux pas me refroidir. Nous repartons, Thomas contacte Solen pour qu'elle prenne le sac de secours à St Rome. En effet, j'ai peur d'avoir froid et souhaite prendre avec moi mon coupe-vent. On finit la montée en marchant, et je reprends la course dès que la pente s'inverse. J'ai pas trop de souvenir de la descente, à part qu'elle passe bien. Je bois régulièrement, mange des madeleines que nous avons pris sur un ravito précédent... On discute de tout et de rien avec Toto... On croise le panneau 80, cool ! Finalement, on commence à apercevoir un peu de lumière, puis les premiers lampadaires ! St Rome, nous voici de retour ! Solen et Maman ont changé de place, juste avant le ravito. Je leur dit en les dépassant d'aller au ravito, j'y vais directement pour prendre des potages et des tartines. Quand je reviens, je ne vois personne ! Heu, problème... J'appelle Thomas, pas de réponse, puis Solen, pas de réponse non plus... Je me demande bien où ils sont pu aller, mais j'aperçois finalement Solen, ils sont sur le coté, Toto est occupé à échanger des affaires entre la sacoche du vélo et le sac de secours.
Encore 5 minutes passées sur ce ravito
Et c'est reparti ! La remise en route de la machine est un peu difficile... Je commence par marcher doucement, puis un peu plus vite, pour ensuite trottiner. On se fait "rapidement" rattrapé par un concurrent qui finalement reste à notre hauteur. On finit par engager la discussion, premier 100Km pour lui aussi, sans suiveur. On fera toute cette portion entre St Rome et St George comme ça, en trottinant et en remontant pas mal de gens car, malgré le faux plat descendant, la plupart des concurrents marchent. Je suis passé en mode automatique : les jambes tournent toutes seules, sur un petit rythme. La tête ne s'occupe plus de rien, je n'arrive pas à me situer dans cette portion, et je n'arrive pas non plus à estimer mon allure. De toute façon, maintenant, je connais la route, et je ne me souci pas de l'allure, je cours, c'est tout ce qui m'importe...
Nous voilà arriver à St Georges ! Mon compère y repartira plus tôt, et je ne le reverrais pas, j'imagine donc qu'il est bien arrivé à Millau ! L'organisation est bien rodée, je prends 3 verres (2 potages et un avec des tartines) et commence à manger pendant que Thomas refait les pleins. Il fait chaud ici, et très peu de monde. Je ne veux pas trop m'attarder, et surtout, j'appréhende un peu la remise en route des jambes... On repart donc, avec la dernière difficulté devant nous, mais aussi le panneau "90ème kilomètre" qui nous tend les bras ! Après quelques centaines de mètres de plat, la pente commence. Moins de 10 bornes, c'est comme si c'était fait maintenant ! La montée se fait en marchant et en discutant. Il faut faire un peu attention car les routes sont de nouveau ouvertes à la circulation, mais les automobilistes croisés sont très respectueux et prudents. Le viaduc est maintenant bien visible, mais je ne passe toujours pas dessous ! Finalement si, c'est bon, je bascule dans la descente ! Je reçois des nouvelles de Philippe, qui m'annonce les résultats d'Anne et Daniel, bravo à tous les deux ! Anne demande à ce qu'on la prévienne quand on sera au 97ème ! Je sens que les copains seront sur le parcours, je savoure ce moment d'avance... La descente se passe bien, même si elle fait bien mal aux cuisses. On arrive au dernier ravitaillement, mais il est à 4 kilomètres de l'arrivée, et à l’extérieur  je décide donc de tracer et de manger de nouveau une madeleine. On repasse sur le rond-point où je n'étais que l'ombre de moi-même il y a quelques heures, et entrons dans Millau, pour la dernière fois ! Je cours, et remonte pas mal de concurrents qui marchent, en les encourageant. Je suis sur un nuage... J'entends crier, Annette et Philippe sont là en guetteur et courent quelques mètres avec moi, Anne et Daniel sont justes derrières, merci beaucoup d'avoir fait l'effort de ressortir pour m'accueillir, mile mercis ! Je continue ma progression, remercie mon super suiveur pour cette journée passée en sa compagnie, tu as été très bon Toto, merci beaucoup ! Et puis c'est l'entrée dans le parc de la victoire, la remontée du chemin, je vois Solen et Maman, je lève un bras, tellement content ! Solen crie à Thomas de lui laisser son vélo pour m'accompagner, mais je ne réfléchis pas et continue, je double un dernier concurrent quelques dizaines de mètre avant l'entrée du gymnase... Estrade, photo au pied de la borne 100 kilomètre, remise du diplôme et d'un cadeau surprise (sac à dos). Je n'en reviens pas, je suis 100 bornard, en 14H44min03 (à ma montre) ! 

Je l'ai fait !
Je ressors rapidement, je veux prendre tout le monde dans mes bras ! Je vois Maman, je lui saute dessus, puis Thomas, et enfin Solen qui arrive avec le vélo. Je suis heureux, je me sens bien. On fait quelques photos, puis je me change rapidement, pour ne pas avoir froid. Au moment de se relever de la chaise, aïe, les cuisses ont bien compris que c'était fini, et je galère vraiment pour marcher. Je suis même obligé de m'appuyer sur Solen ! On prend rapidement un repas à l'intérieur, puis Maman et Solen vont chercher la voiture. Je laisse tout ce petit monde se dépatouiller avec le porte-vélo et m'assois dans la voiture... J'ai du mal à me rendre compte, mais je l'ai fait ! 

Les 100Km de Millau est vraiment une superbe course. Les paysages sont très chouettes, l'ambiance y est très bonne. Mais rien n'est plat, vous l'aurez compris ! Les bénévoles sont vraiment aux petits soins, et l'organisation au top. Le seul petit point négatif, c'est sur le salé aux ravitos. Je trouve que ça manquait de petits trucs pouvant être transportés facilement par les coureurs, mais bon c'est un détail...

Je voudrais remercier tout pleins de monde... Tout d'abord Thomas, parce que je pense que ce n'est pas si facile d'être suiveur. Tu as parfaitement remplis ton rôle, tu m'as soutenu, encouragé, et on a trouvé une bonne organisation pour les ravitos ! Alors merci ! Ensuite, c'est bien sur Maman et Solen, pour avoir été là, avoir donné de la voix et taper des mains pour m'encourager, pour m'avoir soutenu quand ça n'allait pas. Merci aussi Solen pour le Live Tweet, tu as assuré ! :) 
Merci aux 4 compères de la Rumba d'être venu m'encourager à l'arrivée, merci pour tous les sms, la famille, les amis, merci pour tous les tweets de soutien, d'encouragement... Solen (pour les tweets) et Thomas (pour les sms et FB) m'ont relayé tout ça, et on peut dire que ça fait vraiment du bien !
Quelques minutes après l'arrivée...



A bientôt Millau !

samedi 17 septembre 2011

100Km de Millau : J-7


Ha, Millau... Millau et son viaduc, Millau et son Tarn, Millau et (nouvellement) son festival du trail. Millau et son 100 Km. Millau et ses 100 Km... Une course qui figure depuis longtemps sur ma "To Do Run", mais que je ne pensais pas courir cette année. Mais après mes déboires du printemps, je n'ai pas vraiment opposé de résistance très farouche lorsque ce rendez-vous a été évoqué par quelques uns du club. Je me décide, me prépare un plan d'entraînement, le commence, proposes à mon frère de me suivre en vélo, et finalement, je m'inscris...

Cliquez pour accéder au site (très moyen) de la course

La prépa :
Je suis parti sur 5 à 6 séances par semaines, organisées en deux bloc. Le premier, disposé sur mardi, mercredi et jeudi, avec 3 à 4 séances (deux le mercredi), et le deuxième, sur le weekend. J'ai fait une très bonne première partie d'entraînement, avec des semaines de 75 à 85Km sans fatigue excessive (de juillet à mi-août). Et puis le bobo, qui ne manque pas d'arriver après une grosse séance de VMA en cote. Après la sortie récup du lendemain midi, le tendon d'Achille gauche est "coincé". Et ça dure le lendemain, et le sur-lendemain. J'arrête tout, et je masse matin et soir. Mon médecin, chez qui je vais quelques jours après est alors rassurant : plus de douleur, et pas de trace d'inflammation. Je peux reprendre, mais tranquillement, pas de VMA ni de montée trop violente. Histoire de ne prendre aucun risque, je décide de remplacer deux sorties courses à pied par du vélo, de reprendre en douceur par 30 minutes de courses le samedi, et de maintenir la sortie longue du dimanche. Ma plus longue sortie du plan a été annulée (4H prévu avec mon suiveur) à cause du tendon, et j'ai décalé d'une semaine la répét avec mon frère. On a fait 31Km an 3H15, autours du Grand Canal, à Versailles. J'y croiserais d'ailleurs mon kiné, qui m'accompagnera une bonne demie heure. On a bien répété l'organisation de course, même la crevaison du vélo ! La semaine dernière était la dernière "grosse" semaine, mais elle a encore été light, pas à cause d'une blessure, mais de nos 5 jours en Espagne, où je ne ferais qu'une sortie d'une heure... Je me suis un peu rattrapé le weekend avec 1H30 le samedi et 2H30 le dimanche. Maintenant, place à la récup, avec deux fois une heure en semaine et 1H15 aujourd'hui. La semaine prochaine, je me contenterais de 30 à 45 minutes mardi...
à l'arrivée au grand canal

La stratégie de course :
Vous le savez, mon frère sera mon fidèle suiveur pendant cette aventure, mais il ne sera pas le seul sur place puisque Solen et ma mère nous accompagne aussi ! J'ai droit  à un suiveur et des supporteurs, c'est parfait !
Je pensais partir sur une allure de 6'/kilo, soit 10Km/H et gérer les côtes de la deuxième partie en mode trail. Pour le ravitaillement, je suis parti sur un rythme de boisson (Hydrixir menthe fraîche) toutes les 10 minutes. L'une des missions de Thomas sera de surveiller ce rythme minimal d'hydratation (à ajuster bien-sur le jour J en fonction de la météo). Pour le solide, je vais partir avec assez peu de chose sur moi (ou sur le vélo plutôt ^^), car il y a 1 ravito tous les 5 kilomètres... Inutiles de trop se charger donc. Je pense marche pour prendre le temps de bien mâcher tous les deux ravitos au début, ensuite, sur la deuxième boucle, ce sera au feeling, en fonction de la forme du moment et de la grosseur du ravito...
J'ai finalement décidé de partir sur un rythme encore un peu plus faible. Car à se voir trop beau au début, on perd vite beaucoup de temps sur les derniers kilos ! Ca devrait donc être plutôt du 6'15 au kilo, mais bon, je n'aurais pas l'oeil sur le GPS non plus, une chose est sur, si je passe sous les 6'/kilo (l'euphorie du départ par exemple), je ralentis aussitôt !

L'objectif :
Finir, bien évidement... Première distance à 3 chiffres, quasi un an depuis mon dernier ultra (Les Templiers, déjà à Millau donc !), et surtout, peu de kilomètres au compteur en 2011, et une seule course, l'Ice Trail, en janvier ! Ajoutez à cela une fin de prépa pas aussi bonne que prévue, je préfère partir sans "pression". Si vraiment vous insistez pour un objectif chiffré, je dirais qu'arrivé le samedi (départ à 10H) serait pour moi une vraie réussite (même si cela  fera hurler Coach Manu...).

En pratique... Et en suivi !
Pas de suivi live sur le 100Km de Millau... Mais bon, Thomas a investi dans un support pour iPhone, alors, vous pouvez toujours lui envoyer des sms d'encouragements, je suis sur qu'il me transmettra ceux qui seront pour moi, même si ses fesses auront aussi besoin d'encouragement ! :) Sinon, Solen m'a proposé d'alimenter mon compte twitter en fonction de mes passages au ravito, de ma forme, bref, d'assurer un mini suivi (merci !).

Je vous dit donc à la semaine prochaine, pour, je l'espère, un super CR...

samedi 10 septembre 2011

The Off Project : Les gorges du Verdon

Ça commence à faire longtemps, mais je m'y atèle enfin ! Je vous avez parlé de mon projet de off dans les gorges du Verdon, à l'occasion de mes vacances. Grâce au forum de kikourou, j'ai pu être accompagné par JB (JiBe06) et Anthony, un de ces collègues.
Moi, JB et Anthony

Dimanche matin, reveil à 4H. Pour un deuxième jour de vacances, ça fait mal ! J'essaye de ne pas faire de bruits, pour ne pas réveiller les potes. Petit dèj dans la cuisine, avec le gâteau amené exprès depuis Fontenay. Le rendez-vous est fixé à 6H, au Point Sublime, sur la commune de Rougon. Le trajet se passe bien, même si il fait un peu frais. Mais, arrivé dans les gorges, problème... Le plateau est dans les nuages, et avec la nuit, difficile de dire si il s'agit de gros nuages noirs ou d'une simple brume... J'arrive sur le lieu de rendez-vous à 5H55 (pour 6H), sur le parking du Point Sublime. JB et Anthony sont arrivés la veille et ont dormi dans leur voiture. Je me gare à coté d'une voiture, mais je m'aperçois que ce n'est pas la leur... Je cherche, et je devine une autre voiture un peu plus loin... Encore raté. Et finalement, je trouve le Sénic, tout au fond du parking. Je me gare à coté, je descends... Rien ne bouge ! En tout cas, après un coup d'oeil dans la voiture, pas de doute, c'est eux, elle sert de tente ! Vu le temps et le jour à peine levé, je décide de ne pas les réveiller tout de suite. Je prépare mes affaires dans le coffre, le sac, puis je rentre au chaud dans la voiture. Vers 6H20, je vois une tête se dresser dans la voiture. Je sors aussitôt, en faisant exprès du bruit. Rapidement, la porte s'ouvre, et les présentations sont faites, moi debout, eux encore dans les sacs de couchage ! Et oui JB, le réveil  c'était 5H30 et pas 6H30 ! Ils se préparent rapidement, et nous partons 15-20 minutes après. Ils viennent de Cannes, et ne connaissent pas le coin. Moi, je ne connais pas bien le début, nous décidons donc de prendre la voiture pour aller au parking du couloir Samson, histoire de ne pas jardiner dans la brume encore bien présente... Mais à peine parti, je vois un panneau présentant le GR, nous nous arrêtons donc et partons directement en courant ! Je passe devant, mais une fois sur le GR, impossible de se tromper. J'ai peur d'avoir froid, je suis donc parti avec manche courte + manchettes, mais il fait bon en courant, et surprise, à peine avons-nous descendus quelques mètres que nous nous retrouvons sous la brume, avec une vue complètement dégagée ! Ouf ! La première descente se passe bien, on prend nos marques, et on commence à discuter tranquillement. Le passage des grottes arrivent, les frontales sont de sortie. Dans les grottes, je passe en dernière position. C'est roulant, du coup, ils roulent ! Ça va vite pour moi, non pas que je sois vraiment en sur-régime, mais je me dis bien que faire l'aller retour sur ce rythme sera compliqué ! Mais bon, nous faisons quelques pauses, et arrive le premier passage équipé, puis les premiers passages un peu moins roulant, ce qui va me permettre de calmer le jeu... Il fait déjà chaud finalement...
 



La progression est bonne, bien au dessus de ce que j'avais initialement prévu. Mais bon, tout se passe bien, le courant passe bien et le temps semble vouloir se dégager ! Une petite rencontre avec un chamois, que l'on effraye lors de notre passage (involontairement évidemment !). Incroyable l'habilité de ces animaux, celui-là dévale le pierrier, droit dans la pente ! Finalement, on arrive sur les échelles de la brèche d'Imbert, qui marquent (grosso modo) le quart du off ! J'explique rapidement ce qui nous attends à JB et Anthony, et je passe en premier. J'enquille, il faut dire que je ne suis pas spécialement rassuré sur ce genre de construction. Les marches sont mouillées, mais pas glissantes.
 
En bas des échelles / JB et Anthony à l'arrivée

Petite pause en haut de la brèche, avec super point de vue. J'en profite pour faire une petite photo de groupe. Le paysage est vraiment impression, l'eau du Verdon est marron, preuve du temps mitigé de ces derniers jours. Mais aujourd'hui, tout se présente bien, la brume continue de se dissiper tranquillement, tandis que la température augmente. On recroise un chamois, qui fait quelques mètres avec nous sur le sentier : il part quand on s'approche, puis s'arrête, se retourne pour nous "surveiller". Il finira par quitter le sentier, histoire d'être un peu tranquille. Notre petit groupe s'entend bien, ça discute, ça court, l'ambiance est bonne. Anthony se fait plaisir dans chaque descente, avec JB nous sommes plus tranquille, mais on le rattrape sur le plat et dans les courtes montées. On arrive bientôt au pied de la montée qui va nous mener au chalet de La Maline. On l'entame sur un bon rythme. Les passages roulants alternent avec autres plus cassants, caillouteux. On commence à croiser pas mal de gens, qui nous regarde avec des gros yeux tous étonnés ! Rapidement, nous nous retrouvons une nouvelle fois la tête dans les nuages. On ne voit rien, tout est bouché. Alors que nous arrivons en haut, nous devrions voir le chalet, et bien non ! Tout est bouché ! Je suis un peu déçu pour mes compagnons qui ne connaissent pas le coin, car la vue est vraiment belle normalement... 
 
Passage d’éboulis équipé entre l'Imbert et la montée de la Maline - Escalier dans la dernière montée vers La Maline

Arrivé à La Maline en 2H16, plutôt en avance sur le programme. On s'installe au soleil, on en profite pour souffler un peu, manger, refaire les niveaux... Surtout pour Anthony et JB qui ont chacun bu la totalité de leur camel... Moi, comme à mon habitude, j'ai très peu bu... 500ml, pas terrible... Je refait tout de même le plein, par acquis de conscience. Surtout que la brume fini complètement par se lever, et qu'il commence à faire vraiment chaud.
Camp de base au Châlet de la Maline

Après une grosse pause bien méritée (27 minutes quand même), nous repartons sous un gros soleil. On a la banane, la forme est là, et on a une belle descente à se mettre sous la dent ! On lâche les chevaux, Anthony part comme une flèche, je suis comme je peux, en étant bien concentré sur mes appuis. On saute de roche en roche, et on commence rapidement à redoubler les gens croisés lors de notre montée ! Et là, ce ne sont plus des regards étonnés, mais carrément incrédules... :) Franchement, cette partie, c'est le pied. Revigorés par la pause, on avale cette descente en vitesse, dont certains passages sont plutôt techniques. Le pied je vous dit ! Arrivé en bas, je fais le rythme, sur le sentier plus roulant. Plus trop de discussion maintenant, on court et on est concentré ! Quand arrive les premières grosses marches annonçant la brèche d'Imbert, le chrono indique 40 minutes depuis le départ de La Maline (le topo guide annonce 3H30 en marchant), on a pas traîné !
Je suis devant, suivi de près par Anthony.          JB et Anthony à l'occasion d'une mini pause

 Le ciel est complètement dégagé, il commence à faire très chaud !

Je passe en premier dans les échelles pour le retour. Bizarrement, je suis moins rassuré qu'à l'aller... Je ne traîne donc pas trop. On repart assez rapidement, mais sur un rythme plus cool que la portion que nous venons de faire. Anthony part devant, derrière, je passe ne mode "économie d'énergie", suivi par JB. Anthony nous attends régulièrement, on profite un peu plus du paysage durant cette partie (et oui, le paysage  à bon dos et nous donne une bonne excuse pour récupérer de la portion précédente surtout). On re-discute bien, les kilomètres défilent tranquillement...

Nous arrivons bientôt aux grottes, JB, qui a senti l'écurie, commence à forcer l'allure. Anthony me dit que JB est un gros finisher, je suis prévenu... et j'en aurais la preuve ! Un peu de mal à suivre le rythme, je paye clairement mon passage "euphorique" entre la descente de la Maline et l'Imbert... Je maintiens le cap, et nous arrivons sur le parking du couloir Samson. JB annonce que les 5 heures sont jouables. Je ne le reverrais qu'à l'arrivée ! J'ai Anthony en ligne de mire, mais un arrêt photo lui fait prendre de l'avance. Ensuite, le soleil me mettra un bon coup derrière les oreilles et je finirais cette montée en ayant la sensation désagréable d'être scotché au sol !
L'entrée des gorges sur la gauche, pris dans la montée entre le couloir Samson et le Point Sublime 

 JB immortalise notre arrivée. Moins de 5H certes, mais à pas grand chose pour moi !

4H58 au chronos, toutes pauses comprises, pour un parcours d'environ 31Km et 750 m D+. Ces données sont à prendre avec des pincettes, car le GPS a plusieurs fois décroché au fond des gorges. Pour l'aller, on trouve de 15 à 17Km selon les sites et les topos, avec 31Km sur l'aller-retour, je reste dans les clous... Une super balade donc, couru plus vite que prévu, et en très bonne compagnie ! Merci les gars d'avoir répondus présents pour ce petit Off (merci pour la bière aussi !), content de vous avoir fait découvrir ce sentier. Si vous passez dans mon coin, n'hésitez pas, j'ai quelques traces sympa à vous montrer ! Merci aussi aux différents membres de kikourou pour les conseils, promis, la prochaine fois, je suivrais vos propositions, notamment pour aller faire l'Imbut. 

Un off kikourèsque ne pouvait pas se finir autrement... :)

A bientôt pour de nouvelles aventures !